Le rôle des encres d'impression dans l'amélioration de la recyclabilité des emballages plastiques souples

  • Par Infos Domino
  • avril 04, 2023
  • Boisson
  • Agroalimentaire
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66 % des produits vendus dans l'UE ont un emballage souple. Ils représentent 44 % des déchets d'emballage post-consommation[i] et pourtant les ménages de l'UE n'ont, pour la plupart, aucun accès à une solution de recyclage des plastiques souples à domicile. Par conséquent, seuls 6 % des plastiques souples sont recyclés.

Même si le manque d'infrastructures y est indéniablement pour quelque chose, d'autres facteurs rendent les plastiques souples plus difficiles à recycler, notamment la qualité des matériaux collectés et leur recyclabilité, qui peut être affectée par les encres et les revêtements utilisés en production.

D'après plusieurs organisations, les marques devraient éviter d'utiliser des encres sur les plastiques pour améliorer leur recyclabilité, ce qui laisse très peu d'options pour le codage et l'étiquetage des produits... Mais une démarche aussi radicale est prématurée et inutile. Comme l'explique Olivier Morel, Product Development Manager chez Domino, en choisissant les bonnes encres, les marques peuvent faire en sorte que l'étiquetage de leurs produits facilite les efforts de recyclage, au lieu de les entraver.

Olivier Morel

Taux de recyclage des emballages plastiques souples

Dans son rapport de progression de l'Engagement mondial pour 2022, la Fondation Ellen MacArthur déclare que l'objectif visant à généraliser l'utilisation d'emballages complètement réutilisables, recyclables ou compostables d'ici 2025 « ne sera probablement pas atteint » par la plupart des entreprises signataires. Et l'utilisation des emballages plastiques souples est pointée du doigt comme étant un facteur majeur.

La solution à ce problème est loin d'être simple. En effet, même si les plastiques souples (par ex. sacs en plastique, film plastique et films alimentaires) sont difficiles à recycler, ils sont très efficaces en tant que matériau d'emballage. Le plastique souple est très léger, ce qui minimise les émissions de CO2 dues au transport, et il offre de nombreux avantages en termes de protection, de préservation des produits et d'assurance qualité. En outre, sa fabrication est 60 % moins énergivore que la fabrication d'autres matériaux d'emballage comme le papier et le carton. Et elle génère respectivement 50 % et 70 % moins de polluants aquatiques et atmosphériques. De plus, le recyclage des plastiques consomme seulement 10 % de l'énergie nécessaire pour recycler le papier.

Réduire la quantité de plastique souple utilisé dans les emballages alimentaires présenterait donc d'autres problèmes environnementaux. Mais impossible d'échapper aux difficultés liées à la fin de vie avec les plastiques souples, car leur collecte et leur recyclage ne sont pas assurés à grande échelle. C'est pourquoi, en tant qu'industrie, nous devons redoubler d'efforts pour améliorer la recyclabilité des plastiques souples.

Un des principaux obstacles au recyclage à grande échelle des emballages souples est la qualité des matériaux collectés, qui est généralement inférieure à celle des plastiques plus volumineux. Les encres utilisées sur les emballages souples peuvent faire partie du problème. Le fait d'ajouter des matières supplémentaires aux emballages plastiques peut affecter la qualité du plastique et nuire à sa recyclabilité.

Cela dit, les encres utilisées sur les emballages souples jouent un rôle crucial, que ce soit pour le codage et le marquage des données relatives aux produits ou pour l'impression complète de films et d'étiquettes souples. De ce fait, il est impératif de choisir des solutions adaptées au recyclage.

Le rôle des encres sur les emballages des produits

L'étiquetage des produits permet fondamentalement aux fabricants du secteur agroalimentaire de communiquer des informations essentielles aux consommateurs, mais aussi aux distributeurs et à l'ensemble des acteurs des chaînes logistiques agroalimentaires mondiales. Sur le plan des déchets et du recyclage, les étiquettes sur les produits sont également un moyen efficace d'expliquer aux consommateurs ce qu'ils doivent faire de l'emballage lorsqu'il arrive en fin de vie. Il peut s'agir d'informations sur la composition de l'emballage et sa recyclabilité, de consignes pour mettre l'emballage au rebut correctement (par ex. recyclage à la maison, en magasin ou spécialisé), ou encore de détails supplémentaires intégrés à des codes 2D, tels que des sites web permettant de localiser le centre de recyclage le plus proche.

De plus en plus de règles et de mentions obligatoires sur les étiquettes des produits sont imposées pour aider les consommateurs à mettre au rebut les emballages correctement. Le logo « Tri-man » en France, le Décret législatif 116/2020 en Italie et le mandat « Recycle Now » du ministère britannique de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (DEFRA) ont ouvert la voie. D'autres pays vont sans aucun doute suivre leur exemple.

En outre, on observe de plus en plus d'initiatives d'étiquetage visant à améliorer la collecte et le tri des déchets d'emballages. L'initiative Digital Watermarks HolyGrail 2.0, par exemple, doit permettre d'accroître les taux de tri et de recyclage de meilleure qualité pour les emballages au sein de l'UE grâce à l'utilisation de filigranes numériques. Le but est le suivant : une fois que l'emballage se retrouve dans un centre de tri des déchets, le filigrane numérique (un code imperceptible à l'œil nu) est détecté et déchiffré par une caméra haute résolution, afin que l'emballage soit trié et envoyé vers les flux de recyclage correspondants.

Alors, comment les marques peuvent-elles s'assurer que les encres utilisées dans le cadre de toutes ces exigences de codage facilitent la recyclabilité d'un matériau d'emballage, et non l'inverse ?

Conception d'encres favorisant la recyclabilité

Très peu de réglementations imposent des exigences ou des restrictions concernant l'utilisation des encres sur les emballages recyclables. Toutefois, l'amélioration des taux de recyclage étant désormais une priorité, de nouvelles réglementations dans ce domaine vont probablement voir le jour. Surtout compte tenu de l'augmentation du nombre de consignes et de documents divergents mis à la disposition des marques. On peut citer par exemple les directives D4ACE de CEFLEX, l'outil RecyClass de Plastic Recyclers Europe et le Pioneer Project Barrier de la Fondation Ellen McArthur : « Recyclability Guidelines for Plastic-Based Flexible Barrier Packaging » (consignes de recyclabilité pour les emballages protecteurs souples à base de plastique).

Il existe cependant plusieurs bonnes pratiques en matière de sélection des encres. Les marques peuvent suivre ces bonnes pratiques pour maximiser la recyclabilité de leurs emballages et anticiper les futures réglementations :

Les emballages imprimés doivent respecter la règle des 5 % : L'encre utilisée pour l'impression doit représenter 5 % maximum du poids total de l'emballage. Cela ne pose pas de problème avec les solutions de codage et de marquage modernes, même si la quantité d'encre utilisée augmente pour imprimer davantage d'informations, par exemple, dans les codes 2D haute résolution ou sur les étiquettes de recyclage incluses dans l'emballage. Pour une impression sur le produit complet, utiliser des technologies d'impression jet d'encre numériques plutôt que des méthodes d'impression analogiques permettra aussi de rester sous la barre des 5 %.

Les encres doivent être composées d'ingrédients non susceptibles de poser des problèmes techniques pendant le recyclage : Pour les plastiques, quand la température de retraitement des matériaux est comprise entre 200 °C et 270 °C, il est important d'éviter des ingrédients susceptibles de se décomposer sous l'effet de la chaleur et de générer des substances nocives ou problématiques. Certains ingrédients entrant dans la composition des encres peuvent générer des substances corrosives susceptibles d'endommager les équipements de recyclage, des gaz susceptibles de nuire à la qualité du recyclat et d'autres produits chimiques pouvant provoquer une décoloration. D'autre part, les encres ne doivent pas migrer, c.-à-d. qu'il ne doit pas y avoir de décoloration des eaux de lavage pendant le recyclage ou des paillettes de recyclat après séchage.

Les encres doivent être d'une nature chimique similaire à celle du support d'emballage ou pouvoir en être facilement séparées : Les encres qui restent sur un matériau recyclé peuvent altérer la couleur et la transparence du recyclat et lui faire perdre de la valeur. Par conséquent, pour produire un recyclat de haute qualité à partir d'emballages souples, il faut parfois utiliser un processus de désencrage pour éliminer les colorants résiduels et restaurer l'état d'origine du matériau. Les impressions analogiques (pour lesquelles une couche d'encre décorant totalement l'emballage est incrustée entre deux fines couches de support d'emballage) peuvent être très difficiles à désencrer. Avec les technologies d'impression numériques, l'encre reste à la surface du substrat. Cela augmente les chances de pouvoir éliminer l'encre et donc d'accroître la valeur du matériau recyclé.

Les encres doivent être conformes aux directives EuPIA : Lors du recyclage des plastiques, il n'est pas toujours possible d'éliminer tous les contaminants présents sur le matériau d'emballage d'origine. Au fil du temps, cela peut provoquer une accumulation de contaminants dans le flux de recyclage. Il est donc important de veiller à ce que les encres imprimées sur les plastiques recyclables soient exemptes d'ingrédients potentiellement problématiques pour la santé humaine en cas de fortes concentrations dans le flux de recyclage. À cette fin, toutes les encres utilisées sur les emballages recyclables doivent être conçues et fabriquées conformément à la Politique d'exclusion de l'European Printing Inks Association (EuPIA), en évitant les substances nocives ou dangereuses.

Conclusion

Au vu des nombreux avantages qu'offrent les emballages souples et de leur utilisation répandue sur les marchés agroalimentaires mondiaux, il est très probable que les industriels continuent à les utiliser au cours des prochaines années. Toutefois, il faut indéniablement faire plus d'efforts sur le plan collectif pour accroître le pourcentage de plastiques souples recyclés.

Même s'il est essentiel d'améliorer les infrastructures de recyclage, il faut aussi rendre les informations sur le recyclage plus simples et plus accessibles pour les consommateurs, et mettre à profit les nouvelles technologies pour améliorer le tri et le traitement au sein des centres de recyclage.

Dans ce domaine, les encres jouent un rôle fondamental. Elles doivent donc impérativement être conçues dans un objectif de recyclabilité. C'est là qu'un partenariat avec un fournisseur d'encres réputé, doté d'une solide expérience en matière de codage, de marquage et d'impression numérique, peut aider les marques à atteindre leurs objectifs mondiaux et à améliorer la recyclabilité des emballages plastiques souples.

[i] https://flexiblepackaginginitiative.eu/

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